Je souhaite recevoir la Newsletter

LABARBE TOULOUSE
le 28/01/2021 -
Guido RENI (Bologne 1575 - 1642)
Cléopâtre

Guido RENI (Bologne 1575 - 1642)
Cléopâtre
- Toile
- 99 x 88.5 cm
Estimation : 80 000 / 120 000 € €
- Retrouvez l'intégralité du catalogue en PDF dans l'onglet Presse & Publications - Caractéristique du style des dernières années de Guido Reni, après 1640, cette Cléopâtre inédite donne une version dépouillée de tout artifice, une épure presque abstraite, à peine colorée, de ce sujet très prisé de l’époque baroque. Reni avait déjà peint antérieurement l’héroïne égyptienne au moins à sept reprises en buste et vêtue à la romaine, à l’instant même précédent sa mort, offrant son sein à la morsure du serpent: -Cléopâtre, Postdam, Sans-Souci (124 x 94 cm, Pepper n°106, vers 1625/1626) -Cléopâtre, Florence, collection privée (175 x 102 cm, Pepper, n°111, 1626) -Cléopâtre, Angleterre, collection royale anglaise (114,2 x 95 cm, Pepper n°136, 1631/1632) - Cléopâtre, Madrid, Musée du Prado, réplique autographe avec variantes du précédent, ou réplique d’atelier suivant certains auteurs (110 x 94 cm, Pepper n°136, note 2 considérée comme un copie, mais acceptée depuis) -Cléopâtre, Florence, Palazzo Pitti (122 x 96cm, Pepper n°181, 1638/1639). -Cléopâtre, Dublin, National Gallery of Ireland - donation de Denis Mahon - (77 x 65,1 cm, Pepper n°189, 1639/1640) -Cléopâtre, Rome, Galerie Capitoline (91 x 73 cm, Pepper n°210, 1640/1642) Notre toile reprend en partie la composition conservée au Palais Pitti à Florence, donnée par le marquis Cospi au Grand Duc de Toscane Léopold de Médicis en 1640, en la cadrant plus près. Reni a éliminé la partie basse et le plateau de figues ; ici, la paume de la main est ouverte vers le spectateur, elle est fermée à Florence. L'épaule est voilée, dénudée dans l'autre. Les couleurs sont changées : le coussin rose remplace le bleu, et le manteau jaune est éliminé à droite. L’inventaire après-décès de l’atelier de l’artiste du 11 octobre 1642, gardé aux archives de Bologne, dénombre des centaines de peintures à des degrés divers d’achèvement, dont trois Cléopâtre ((J.T. Spike, L'inventario dei beni di Guido Reni, in "Accademia Clementina. Atti e memorie", 22, 1988) Il semble, qu’à la fin de sa vie, Guido Reni utilisait son répertoire visuel pour recomposer une nouvelle peinture. Dans notre cas, il combine deux compositions tardives conservées à la pinacothèque Capitoline à Rome, la partie basse et le drapé sont celui de la Cléopâtre, alors que le visage est celui de la Lucrèce. Ces œuvres ultimes ont été diversement appréciées au cours du temps. L’historien Carlo Cesare Malvasia (1678) les nommait de « la seconde manière », pour les distinguer de la période classique précédente. Longtemps dédaignées, elles ont été réhabilitées à la fois par les défenseurs de l’Art moderne comparant la touche libre à celle de Manet ou Fragonard, les considérant à la limite de l’abstraction, mais aussi la critique à partir de Roberto Longhi. Elles figurent aujourd’hui dans certains des plus grands musées (Londres, National Gallery ; Los Angeles, Getty Museum …). La période baroque a voué un culte aux héroïnes de l’Antiquité, aux destins tragiques tant dans le théâtre et l’opéra que dans les arts visuels. L’agonie mélodramatique, la pose languide, le large décolleté, la tête renversée en arrière et la bouche entre-ouverte, les yeux levés vers le ciel, mêlent extase mystique et érotisme. Ce modèle Rénien influencera les Cléopâtre en buste du Guerchin, de Cagnacci (Metropolitan Museum), de Furini… et de nombreux autres artistes au cours des siècles. Nous remercions le professeur Daniele Benati d’avoir confirmé l’attribution de cette toile à Guido Reni, sur photographie numérique, par mail le 8 février 2020. Catalogue en ligne spécifique pour ce lot bientôt disponible (agence Artcento - rédactionnel de Jérôme Montcouquiol)