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DAGUERRE Mes Benoit Derouineau et Bertrand de Cotton
le 18/09/2022 -
Jean-Baptiste GREUZE (Paris 1725 - Tournus 1805)
Portrait de Madame de Champcenetz (1742-1805)

Jean-Baptiste GREUZE (Paris 1725 - Tournus 1805)
Portrait de Madame de Champcenetz (1742-1805)
- Toile ovale
- 67 x 56,8 cm
Estimation : 30 000 / 40 000 €
Née aux Pays-Bas d’une famille noble, mais désargentée, notre modèle, Albertine Élisabeth de Nyvenheim, épouse Gerhard Pater, un riche négociant et propriétaire colonial. Notre portrait date de son premier séjour à Paris avec son mari. Divorcée, elle devient une femme en vue à la cour de Louis XV, puis de Louis XVI. Sa beauté et son charme font qu’une intrigue est menée à Versailles pour qu’elle remplace auprès du roi la comtesse Du Barry, favorite en titre. En 1779, notre modèle épouse le marquis de Champcenetz, gouverneur du château des Tuileries et de Meudon, s’en sépare, et se retire à Paris ou elle loue un magnifique appartement dans le château royal de Meudon. Elle hérite d’une partie de la fortune immense de son premier mari, principalement constituée de revenus issus des mines de diamant et des plantations au Surinam. Dans les années 1780, elle se lie d’amitié avec les membres de la famille de Polignac et avec le comte de Vaudreuil. Pendant la Révolution et le Consulat, elle soutient financièrement les émigrés hollandais et la cause royaliste, espionnant pour leur compte et pour celui des anglais. Elle est arrêtée pour ses activités contre-révolutionnaires à plusieurs reprises en 1794 et 1802, détenue en prison pendant plusieurs mois et échappe à la guillotine. Condamnée à l’exil forcé à Fontainebleau, elle y meurt en 1805. "Mme de Champcenetz, représentée à mi-corps, a de jolis yeux bruns où brillent la finesse et l’enjouement ; sa bouche, plissée vers les coins, est spirituelle avec une nuance d’ironie ; c’est la femme épanouie dans tout l’éclat et dans toute la richesse de sa beauté : une opulente chevelure ombrage les épaules de ses boucles abondantes ; un peignoir blanc, ouvert sur le devant, découvre la poitrine jusqu’à la naissance des seins. Contrairement à ses habitudes, Greuze a soigné toutes les parties de son tableau ; il a fini les moindres accessoires de la toilette, les plus petits détails du vêtement et, si nous classons le portrait parmi les meilleurs du maître, c’est qu’il est l’un des plus solides de touche et des plus harmonieux de nuances. J’en signale le relief et la consistance sans omettre, pour cela, la fraîcheur des tons, le modelé du visage et la transparence des chairs. En ceci, d’ailleurs, je ne puis mieux faire que d’appuyer mon opinion de celle de Monsieur Mantz qui, dans son étude sur l’Exposition des Alsaciens-Lorrains, a décrit ce portrait comme l’un des morceaux les plus parfaits de l’oeuvre de Greuze." Charles Gueullette, in la Gazette des Beaux-art, op. cit 1877.
Me Jacques FARRAN
le 25/09/2022 -
Antoine-Jean GROS dit le Baron GROS (Paris 1771 - Meudon 1835)
Charlemagne et Hildegarde, esquisse pour la coupole du Panthéon

Antoine-Jean GROS dit le Baron GROS (Paris 1771 - Meudon 1835)
Charlemagne et Hildegarde, esquisse pour la coupole du Panthéon
- Toile d'origine
- 128,5 x 128 cm
Estimation : 80 000 / 120 000 €
Bibliographie : Jean-Baptiste Delestre, Gros, sa vie ses ouvrages, seconde éd, Jules Renouard Libraire, 1867, p.251 (mentionne que le tableau a été plié en quatre) ; J.Tripier- Lefranc, Histoire de la vie et de la mort du Baron Gros, le grand peintre, 1880, p.675 (Charlemagne et Hildegarde ; grande étude). En 1806, un décret de Napoléon rétablissait le culte catholique au Panthéon, qui retrouvait le nom d’église Sainte-Geneviève. Le ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, commande alors à Antoine-Jean Gros le décor de la coupole en 1811 (en fait, il s’agit de trois coupoles emboîtées les unes dans les autres, la partie peinte se situant sur celle intermédiaire). Le premier projet, conservé au musée du Petit Palais à Paris, décrit l’Apothéose de sainte Geneviève recevant les hommages de Clovis, Charlemagne, Saint Louis et Napoléon Ier, chacun avec leur épouse. Ils évoquent les dynasties ayant régné sur la France, soit les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens et les Bonaparte. Napoléon était accompagné de l’impératrice Marie-Louise et de son fils le roi de Rome, mais à sa chute, le couple est remplacé par Louis XVIII avec sa nièce, la duchesse d’Angoulême. L’achèvement de ce dernier groupe est compliqué et retardé en raison des changements successifs de régime. La coupole est finalement dévoilée en novembre 1824 devant Charles X qui monte sur l’échafaudage. A cette occasion, il gratifie Gros du titre de baron et de 50 000 francs. Dans la vente de son atelier en 1835, notre tableau est vendu en lot avec une autre esquisse pour le groupe de Clovis et Clotilde ; celle-ci a été acquise par le musée du Petit Palais en 1986. D’autres études sont également répertoriées pour le visage de Charlemagne (vente Christie’s Monaco, 2 décembre 1989). Tripier-Lefranc (op. cit.) note l’existence d'autres études pour le personnage, incluant trois en pied et deux pour la tête, de taille différente, dont la nôtre étant la plus grande. La figure de Charlemagne a été modifiée sur la composition finale par rapport à notre esquisse, et tournée dans l’autre sens. Délaissant le frotti davidien, Antoine-Jean Gros adopte une touche large avec, par endroits, des effets d’empâtement comme les touches de lumière sur le globe et l’épée. Le geste ample du monarque dérive des figures de Dieu à la chapelle Sixtine, lui conférant une grande monumentalité. La composition est forte, autour d’un X formé par les bras d’une part et la ligne qui va de la tête penchée d’Hildegarde à l’épée, tempéré par les ondulations du grand manteau rouge brodé d’or. Les couleurs sont franches, et vives, annonçant les accords stridents du romantisme. Charlemagne est représenté à l’âge mûr avec sa célèbre barbe, ici brune, et non blanche comme c'est souvent le cas dans son iconographie. Gros s’inspire des regalia exposés au "Museum" au Louvre dont le sceptre de Charles V, représentant Charlemagne tenant le globe, qui est utilisé par Napoléon Ier lors du Sacre (voir Napoléon Ier sur le trône impérial d’Ingres, 1806, Paris, musée de l’Armée). Il en reprend la même forme de couronne, écartant celle des souverains du Saint-Empire conservée au Trésor impérial de Vienne. A sa ceinture est accrochée "Joyeuse", l’épée du sacre des rois de France (conservée au musée du Louvre), dont le peintre indique le décor de croisillons sur le pommeau. Il cherche aussi à se rapprocher d’une réalité archéologique grâce aux bijoux portés par les monarques. Les fibules en or et grenats retenant leurs manteaux rappellent les modèles mérovingiens proches des bijoux retrouvés dans les tombes de Childéric Ier (BNF). Dans les années 1810, les représentations de Charlemagne sont rares (par exemple, la gravure de Jean Dambrun d’après Antoine Borel, représentant le couronnement de l’empereur du Saint-Empire, Tableaux des Français, 1810). Pour les années 1830, on retient les oeuvres de Jean-Victor Schnetz (Charlemagne et Alcuin), musée du Louvre, Ary Scheffer et Paul Delaroche à la Galerie des batailles au château de Versailles, et Jules-Claude Ziegler (L’Histoire du Christianisme, Paris, église de la Madeleine). Elève de Jacques-Louis David, Gros est aujourd’hui essentiellement connu comme portraitiste des figures de l’Empire et de la Restauration mais aussi pour ses représentations de batailles et de la geste napoléonienne. Il a parallèlement mené une carrière de peintre d’Histoire. Peindre une vaste coupole était cependant une gageure pour laquelle son voyage à Gênes puis à Milan en 1793 avait pu le préparer en lui proposant différents exemples des maîtres italiens. La difficulté consistait à réaliser une apothéose dans le style néoclassique, courant qui privilégie les compositions sur le modèle des frises antiques, et s’éloigner des modèles baroques avec des figures plafonnantes en raccourcis. Gros reprend en partie le schéma de Corrège à Saint-Jean l’Évangéliste de Parme avec les apôtres placées autour de la corniche. Ni David, ni Gérard n’ont eu à résoudre ce type de problème. Pour assurer un rendu et une tenue parfaite sur la paroi, il fait appel à deux chimistes, Louis Jacques Thénard et Jean-Pierre-Joseph d’Arcet, afin de l'aider à réaliser un enduit approprié à la couche picturale. Par la suite, sous Charles et Louis-Philippe, il réalise trois plafonds dans les premières salles du département des Antiquités Egyptiennes au palais du Louvre . Expert: Cabinet TURQUIN,
COUTON VEYRAC JAMAULT
le 28/09/2022 -
Jean-Léon GEROME (1824 - 1904)
L'épouse du roi Candaule

Jean-Léon GEROME (1824 - 1904)
L'épouse du roi Candaule
- Toile circulaire
- x cm
- Restaurations anciennes
Estimation : 8 000 / 12 000 €
Notre tableau est antérieur de deux ans à la composition différente sur le même sujet que Gérôme expose au Salon de 1859, en frise et en largeur, aujourd’hui conservée au musée de Ponce (Porto-Rico). L’anecdote racontée par Hérodote a inspiré la fable de Jean de la Fontaine en 1677. Par la suite, Théophile Gautier l'a reprise, sur le registre d'une sensualité cachée, dans une nouvelle publiée en 1844 : Le roi Candaule souhaitait discrètement faire partager l'admiration qu'il portait à la beauté de sa pudique épouse Nyssia à son lieutenant Gygès et la lui montre nue. La reine, offusquée de l'audace et de la fierté de son mari, va l'assassiner avec l'aide de Gygès. Celui-ci deviendra le nouveau roi. Cette histoire été illustrée à diverses époques (Jacob Jordaens, Nationalmuseum de Stockholm ; William Etty, Tate Gallery à Londres ; Joseph Ferdinand Boissard de Boisdenier, collection privée, en 1841 ...). Notre tableau possède une charge érotique et une ambiguïté plus forte que la version finale, justifiée par l’anecdote littéraire : jeu de double voyeur entre le personnage au fond et le spectateur, format rond habituellement réservé aux sujets nobles qui évoque le trou de serrure, feuille de vigne ostensiblement mise en valeur mais ne cachant rien. Le nu s’inspire d’Ingres, et notamment de Dormeuse de Naples perdue. Il s’inscrit dans une lignée de nus féminins provoquants du milieu du 19 e siècle (Chassériau, Nymphe endormie, 1850, Courbet, L’origine du Monde, Manet, Olympia). Expert : cabinet Turquin, Stéphane Pinta, 01 47 03 48 78.
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Jean-Baptiste GREUZE (Paris 1725 - Tournus 1805)
Portrait de Madame de Champcenetz (1742-1805)
Toile ovale
67 x 56,8 cmEstimation : 30 000 / 40 000 €
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Antoine-Jean GROS dit le Baron GROS (Paris 1771 - Meudon 1835)
Charlemagne et Hildegarde, esquisse pour la coupole du Panthéon
Toile d'origine
128,5 x 128 cmEstimation : 80 000 / 120 000 €
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Jean-Léon GEROME (1824 - 1904)
L'épouse du roi Candaule
Toile circulaire
x cmEstimation : 8 000 / 12 000 €