Turquin

Dimanche 28 juil. 2024 - BOISGIRARD - ANTONINI PCA - Nice

Jean Baptiste PATER (Valenciennes 1695 - Paris 1736)

Autoportrait présumé de l'artiste

Toile

82 x 65 cm

Trace d'étiquette de vente ancienne au revers du châssis

Restaurations anciennes

Restaurations anciennes et griffures

Sans cadre

Estimation : 40 000 - 60 000 €

Bibliographie :

Autre version signalée par Florence Ingersoll-Smouse, Pater, Paris, 1928, p.81, n°551, repr. p.195, ill. 172.


Ce tableau ravive la question des portraits occasionnellement réalisés par les peintres réputés pour leurs scène galantes. La place qu’ils tiennent chez Antoine Watteau, le maître de Pater, est largement ouverte et encore débattue. Le Portrait d'un gentilhomme, dit de Jean de Jullienne (musée du Louvre), est généralement considéré comme autographe, à l’inverse du Portrait dit d’Antoine Pater, sculpteur et père du peintre, qui est aujourd’hui refusé (Valenciennes, musée des Beaux-Arts).

Florence Ingersoll-Smouse dans sa monographie sur Pater en 1928 répertorie une douzaine de portraits signalés dans des ventes anciennes, ou celui de sa soeur Marie-Marguerite Pater (Valenciennes, musée des Beaux-Arts), documenté dans le testament du modèle en 1769. Concernant notre composition, le Portrait présumé du peintre vers sa trentième année, elle catalogue comme « attribué à Pater », la version de la collection Alvin-Beaumont à Paris et mentionne comme copie celle conservée alors à la Société d’agriculture, de sciences et des arts de Valenciennes, aujourd’hui passée au musée. C’est d’ailleurs sur cette toile que se fonde l’identification traditionnelle du modèle.

Nous proposons de considérer notre toile comme étant l’original. L’artiste est habillé en noir, qu'on pourrait peut-être interpréter comme portant le deuil de son maître disparu en 1721. Il se présente en peintre d’histoire tenant un carton à dessin et un stylet à pointe rouge pour la sanguine, sous l’égide de Minerve, déesse de la raison et des Arts, représentée sur la peinture sur le chevalet. On perçoit l’influence des portraitistes de son temps, Nicolas de Largillierre, Hyacinthe Rigaud, François de Troy dans la mise en page savante, mais c’est surtout celle de Watteau qui affleure dans la matière picturale, l’élégance. Le visage est proche des diverses figures du Pierrot (le Gilles, musée du Louvre).

 

Nous remercions Martin Eidelberg pour son aide à la description de ce lot.